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19 mai 2011 4 19 /05 /mai /2011 15:49

Cet article n'a pas un rapport direct avec la vie de notre commune. Cependant, un accident majeur dans une centrale (la plus proche, St Laurent des Eaux, est à 105 km) aurai un impact important sur notre région. Par ailleurs, nous consommons tous de l'électricité d'origine nucléaire ; nous sommes donc concernés.

 

Le nucléaire, faut-il arrêter ?
Quelques éléments pour un débat

 

Sortir du nucléaire ?

Environ 80 % de l'électricité consommée en France provient des centrales nucléaires ; une bonne part du reste est issue des centrales hydrauliques. Quelques centrales au charbon, au fioul lourd ou au gaz interviennent en appoint.

Sortir du nucléaire en France, tout de suite, est difficilement envisageable ; nous avons trop de nucléaire dans notre pays. S'engager dans une réduction pour une suppression à terme est certainement possible. Cependant, le choix qui a été fait de la construction d'une nouvelle génération de réacteur, l'EPR de Flamanville dans la Manche, signe la volonté de nos dirigeants de poursuivre dans la voie du nucléaire et de la non économie de l'énergie électrique. En effet le KWH pas cher du nucléaire français est généré par l'effet de série (58 centrales construites sur quasiment le même modèle). Pour que le nouveau réacteur EPR soit rentable, il va falloir en faire beaucoup. Si l'on en fait beaucoup, il va falloir consommer beaucoup d'électricité, et donc s'opposer aux économies d'énergie malgré le discours ambiant. L'on est en train de revivre l'histoire du parc nucléaire précédent décidé dans les années 70.

 

Le parc des centrales nucléaires françaises est souvent présenté comme une réussite industrielle majeure de ces trente dernières années. Il est peut-être judicieux de se poser la question de ce que l'on entend par réussite. En effet il peut être question de réussite sur les plans technique, économique, financier et écologique. Les réponses ne sont pas forcément toutes positives.

 

1) Une réussite technique incontestable.

Dans le début des années 1970, les Etats-Unis comptent environ 110 centrales nucléaires (104 aujourd'hui). À cette époque, les différentes sociétés qui les exploitent décident de ne plus en construire. Pourquoi ? Elles sont décrétées comme étant non rentables et l'accident de Tree Mile Island en 1979 a renforcé cette orientation, alors que, dans le même temps, la France choisit ce type de centrale pour leur rentabilité.[1] En fait, ces 110 centrales américaines appartiennent à 50 sociétés différentes. Aucune des centrales ne ressemble à sa voisine, chacune est un prototype. En France, de la fin des années 70 jusqu'au début des années 90 environ 58 centrales vont sortir de terre, toutes quasiment identiques[2].

C'est la première fois dans l'histoire mondiale de l'électricité qu'une telle série de centrales est réalisée. Ceci a généré, à la fois des économies d'échelle très importantes conduisant à un bas coût du KWH nucléaire, et également à une grande maîtrise de la technologie Westinghouse, bientôt francisée en REP (Réacteur à Eau sous Pression). Au début des années 70 c'était les Américains qui possédaient le savoir-faire, actuellement c'est la France. Au milieu des années 80, la France construisait une centrale nucléaire en 6 ans alors qu'auparavant les Américains mettaient 12 ans.

La réussite technique des centrales nucléaires françaises est donc incontestable.

Pour que le nouveau réacteur (EPR) soit rentable il est donc nécessaire d'en construire beaucoup. Si l'on décide la non prolifération de l'EPR, mais que l'on maintienne de terminer et d'exploiter celui de Flamaville au nom des investissements colosseaux déjà effectués et qui seraient perdus si l'on arrêtait tout maintenant, il est probable que ce soit un mauvais calcul économique. En effet, un EPR en seul exemplaire risque d'entraîner des coûts d'exploitation infiniment supérieurs à ceux auxquels les anciens réacteurs nous avaient habitué du fait de l'effet de série. C'est le lot de tout prototype. A moins que la prolifération se passe de façon massive à l'exportation.

 

2)  Réussite économique ? oui ou non. Mais gros gaspillage

De ce que nous avons vu plus haut, l'effet de série a joué sur les coûts, et l'électricité française est relativement bon marché, à tel point qu'EDF a été souvent exportatrice vers tous les pays voisins. La France, "château d'eau" nucléaire de l'Europe a-t-on parfois entendu.

Il convient cependant de tempérer cette apparente réussite économique par l'examen du rendement d'une centrale nucléaire. En effet, 30 % seulement de la chaleur dégagée par le réacteur nucléaire est convertie en électricité. Où passent les 70% restant ? Tout simplement cette chaleur est perdue à chauffer la rivière, la mer ou l'atmosphère (par l'intermédiaire de ces fameux et immenses diabolos qui symbolisent souvent, et à tort, les centrales nucléaires.) Cela veut dire que pour fournir 1 KWH à notre radiateur électrique, plus de 2 KWH ont été perdus au niveau de la centrale.[3] 

Les centrales au charbon ou au fioul ont ce même problème ; cependant leur rendement est un peu meilleur.

Par ailleurs, dans son ouvrage "La vérité sur le nucléaire", Corinne LEPAGE, ancienne ministre de l'environnement du gouvernement d'Alain JUPPÉ, démontre que le coût réel du KWH nucléaire est bien plus important que celui qui a encore cours actuellement. La loi NOME votée en été 2010 en a été le révélateur. Les factures vont donc fortement augmenter dans les années à venir. Et si par hasard elles étaient limitées par le gouvernement, il est probable que ce sera le contribuable qui mette la main à la poche.

L'accident de Fukushima va renforcer les difficultés économiques d'EDF et d'AREVA. Ce ne sera pas non plus sans une incidence supplémentaire sur le coût du KWH.

Et puis a-t-on pris en compte la totalité des coûts du stockage des déchets, ... sur 500.000 ans ?

 

3) Réussite écologique ? un peu à court terme ? non à long terme.

Un peu à court terme par la non-production de gaz à effet de serre. En effet, les centrales à fioul, charbon et gaz génèrent des quantités importantes de CO2. Néanmoins, pour les centrales nucléaires il faudrait vérifier que la quantité de gaz à effet de serre produite par leur construction et la fabrication du combustible soit acceptable.

Réussite écologique ? Un peu à court terme s'il n'y a pas d'accident. Le risque d'accident n'est pas nul. Les techniciens l'évaluent à une probabilité très faible pour les cataclysmes naturels. Mais dans quelle mesure cette probabilité n'augmente-t-elle pas beaucoup si l'on tient compte de paramètres telle que l'instabilité sociale et politique des pays, la guerre, le terrorisme, une marée noire qui envahirait les stations de pompage et empêcherait le refroidissement des réacteurs. Les accidents de Tchernobyl et du Japon montre les conséquences dramatiques sur les populations et l'environnement.

 

En ce qui concerne le long terme, la nuisance dont il s'agit maintenant est celle des déchets radioactifs. Parmi eux il y a les résidus des combustibles usés. Ce sont les plus dangereux. Ce sont les déchets de haute activité et de période longue (comme le plutonium 239). On doit d'abord les refroidir pendant plusieurs dizaines d'années ; ensuite… eh bien ! Des études sont en cours pour déterminer ce qu'on va en faire. On envisage de les stoker en grande profondeur dans le sous-sol français.

Il est probable que les techniciens sauront résoudre ces problèmes de stockage des produits hautement radioactifs, même s'il faut changer les récipients qui les contiennent tous les 200 ans.

Cependant, afin qu'ils puissent faire leur travail, il faut qu'ils soient assurés d'être payés. Autrement dit la condition sine qua non est la stabilité politique et sociale. Regardons ce qu'il advient des sous-marins nucléaires russes. Ils pourrissent à Vladivostok. Les techniciens pourraient résoudre les problèmes de pollution qu'ils représentent, mais le monde politique ne le peut pas. Le régime politique de l'URSS n'a été stable que pendant 70 ans ! Pour les déchets nucléaires de haute activité et de très longue période, il faut une stabilité politique de plus de 1.000.000 d'années pour que de génération en génération les hommes puissent se passer les consignes de sécurité et les savoir-faire. Il s'agit d'un million d'années. L'Agence Nationale pour la gestion des Déchets Radioactifs (ANDRA) écrivait il y a quelques années encore sur son site Internet : " Ils nécessitent, pour ceux qui ont les plus longues durées de vie, d’être confinés pendant des périodes de temps de l’ordre du million d’années, avant que leur radioactivité ne devienne équivalente à celle que l’on peut trouver dans le milieu naturel."

Ce texte n'apparaît plus aujourd'hui sur le site de l'ANDRA.

 

4) Sûreté nucléaire

Dans le jargon des ingénieurs des centrales nucléaires, on appelle sûreté tout ce qui a trait à maintenir le réacteur en bon état vis-à-vis de l'atteinte à l'environnement. Les réacteurs français sont-ils sûrs à 100% ? Non. Il n'existe aucune activité humaine qui ne peut présenter aucun risque d'accident. Les réacteurs de type français à eau pressurisée sont-ils plus sûr que les autres types de réacteurs que l'on trouve dans le monde. Probablement oui. Pourquoi ? Tout d'abord parce que l'effet de série a permis à EDF des mises au point plus poussées que pour des réacteurs construits à l'unité ou en série très limitée. Et puis parce le principe physique de fonctionnement des réacteurs REP veut qu'un risque d'emballement provoque l'étouffement de la réaction nucléaire. En ce sens, ils sont très différents des réacteurs RMBK (Tchernobyl) pour lesquels un début d'emballement provoque une amplification de l'emballement jusqu'à générer une excursion nucléaire ; euphémisme désignant, en fait, une explosion nucléaire.

 

Qui surveille et contrôle les exploitants des centrales nucléaires ?

Ce sont les "Autorités de sûreté". Elles sont des organismes qui dépendent directement des gouvernements. En France c'est l'ASN (Autorité de sûreté nucléaire). Elle dépend des ministères de l'environnement, de l'industrie et de la santé. Outre l'échelon central, elle est présente également au niveau régional dans les DRIRE (Direction régionale de l'industrie, de la recherche et de l'environnement).

Aux Etats-Unis c'est la NRC (Nuclear regulatory commission), au Japon, c'est la NISA.

Nota : L'IRSN (institut de radioprotection et de sûreté nucléaire) est un établissement public qui assume notamment un rôle d'expertise et d'interface entre les autorités, le public et l'industrie nucléaire civile, y compris à propos des conséquences radiologiques d'incidents ou accidents potentiels.

 

Efficacité de ces services

Ils semblent assez efficaces et exigeants vis-à-vis de la sûreté. Cependant pour comparer les deux pays cités plus haut, l'ASN a plus de difficulté à se faire entendre et à obtenir le respect de ses directives de la part de l'exploitant français, EDF, que la NRC de la part des exploitants américains. Aux Etat-Unis, la NRC est une grosse structure (plus de 2000 personnes en 1994) qui a en face d'elle une multitude d'exploitants ayant chacun un tout petit nombre de centrales, alors qu'en France la situation est inverse ; 440 personnes face à la quasi plus grosse entreprise d'électricité au monde.

À plusieurs moments de l'histoire entre EDF et les autorités de sûreté, les relations ont été très tendues, voire à la limite de la rupture. Au milieu des années 80 et à la fin des années 90 notamment. Évidemment on peut penser que ces tensions ne sont pas en faveur d'une pérennité de la sûreté.

Alors qu'en France, les représentants de l'ASN réalisent des inspections régulières dans les centrales, aux Etats-Unis, outre ces inspections, un membre de la NRC est présent en permanence dans chacune des centrales nucléaires américaines ainsi qu’un représentant de l’assurance[4].

 

5) Quels sont les effets de la radioactivité sur le corps humain ?

Y a-t-il une différence entre la radioactivité naturelle et la radioactivité artificielle ?

Non. La radioactivité naturelle est principalement issue de trois familles : celle de l'uranium 238, celle de l'uranium 235 et celle du thorium 232 et d'une dizaine d'autres corps (comme le potassium 40). Ces corps et leurs descendants[5] sont présents dans la nature à des quantités plus ou moins importantes suivant les régions et la nature des sols. Par exemple, il y en a plus en Bretagne ou dans les Vosges qu'en Beauce. Leur radioactivité est faible et ne pose vraiment pas de problème aux populations avoisinantes.[6]

Pourquoi existe-t-il des corps radioactifs naturels ? Tout simplement parce qu'ils sont apparus à naissance de la terre, il y a environ 5 milliards d'années et que leur période radioactive était telle, 4,5 milliards d’années pour l'uranium 238, qu'ils n'ont pas pu complètement disparaître par décroissance radioactive. Tous les autres corps radioactifs de périodes plus courtes présents lors de la naissance de la terre ont disparu par décroissance. Les réacteurs nucléaires ne font que les recréer.

Il a trois types de rayonnement émis par les corps radioactifs : les rayonnements a, b et g (alpha, béta et gamma). (Il existe un autre type de rayonnement, ce sont les rayons X produits par un appareil électronique.) Je ne rentrerai pas dans le détail de leurs nuisances particulières. Ils ont tous les trois la particularité de détruire les cellules du corps humain. Cependant le danger apparaît lorsque la radioactivité est forte. Nous avons tous dans notre corps une radioactivité naturelle qui détruit régulièrement quelques-unes unes de nos cellules, nous recevons en permanence des rayonnements issus de la terre et des matériaux naturels, mais pas suffisamment pour mettre notre vie en danger.

Cependant cette radioactivité mesurée actuellement partout dans le monde est plus forte que celle que l'on pouvait mesurer autrefois. En effet, les explosions des bombes nucléaires sur le Japon en 1945 et les nombreux essais d'explosions atmosphériques, les rejets des industries nucléaires et les accidents militaires et civils ont fait monter de façon non négligeable le niveau de la radioactivité naturelle.

 

Comment se mesure l'effet de la radioactivité sur notre corps ?

L'unité de mesure actuelle est le Sievert (autrefois c'était le REM). Et l'on dit que l'on reçoit une dose de x Sievert.

 

La radioactivité, est-ce vraiment dangereux ?

 

Le tableau ci-dessous donne les doses et leurs effets :

Type d'irradiation

Dose en milli sievert

Effets "obligatoires" sur le corps humain

  

Radioactivité naturelle

1 à 2 mSv par an

Pas d'effet mesurable

  

Radioscopie (genre de celles pratiquées en 1950)

5 à 20 mSv à chaque examen

Pas d'effet mesuré [7]

 

Radiodiagnostic moderne

1 à 5 mSv à chaque examen

 

 

Limite maximale d'irradiation à ne pas dépasser pour la population

5 mSv par an

Pas d'effet mesurable

 

Limite maximale d'irradiation à ne pas dépasser pour les travailleurs du nucléaire

50 mSv par an en moyenne

Pas d'effet mesurable ?

C'est controversé

 

Irradiation accidentelle

1000 mSv

(dose prise en une seule fois)

Perte des cheveux (mais ils repoussent quelques mois plus tard), nausées, fatigue, changements sanguins

 

Irradiation accidentelle

4000 mSv

(dose prise en une seule fois)

50 % des irradiés meurent dans le mois qui suit si pas de traitement médical

 

Irradiation accidentelle

15000 mSv et au-dessus (dose prise en une seule fois)

Mort assurée

 

 

Il est à noter qu'une dose donnée est plus dangereuse lorsqu'elle est reçue en une seule fois que diluée dans le temps.

 

Au delà des effets obligatoires, il existe des effets aléatoires (ou stochastiques).

En effet, les rayonnements augmentent la probabilité de développer des cancers à plus ou moins long terme.

Ils agissent aussi sur les cellules reproductrices et peuvent donner naissance à des enfants présentant des malformations.

Il n'y a pas actuellement d'études scientifiques prouvant qu'il puisse y avoir un seuil en dessous duquel la radioactivité n'a aucun effet.

La Commission internationale de protection radiologique (CIPR) a fixé les seuils de dose à ne pas dépasser pour le public et pour les travailleurs du nucléaire en partant des principes suivants :

-       Tant que la science n'a pas prouvé qu'il y avait un effet de seuil, on fait comme s'il n'y en avait pas. C'est un principe de précaution.

-       On accepte pour la population et les travailleurs du nucléaire des doses plus importantes que celles que l'on reçoit par la radioactivité naturelle parce qu'on estime que l'activité du nucléaire, par le bénéfice de l'électricité qu'elle fournit à la population "vaut bien" le sacrifice d'une dose de radioactivité supérieure à celle de la radioactivité naturelle. Ce principe est inscrit dans la publication N° 26 de la CIPR. Le risque génétique dû aux doses plus élevées des travailleurs du nucléaire est un risque pris en réalité par l'ensemble de la population puisque ces travailleurs ne se marient pas forcément entre eux.

 

Alors on pourrait méditer sur la petite histoire suivante.

Au temps de la préhistoire, le chasseur de mammouths, évaluait lui-même le risque qu'il courrait à pratiquer sa chasse, ensuite il prenait lui-même le risque, puis il tirait bénéfice de sa chasse par la viande qu'il en récoltait ; si toutefois le mammouth ne l'avait pas tué.

Aujourd'hui, en matière de risque radiologique, qui a évalué les risques et fixé les seuils à ne pas dépasser ? La CIPR. C'est une réunion d'experts internationaux.

Qui coure les risques ? Les travailleurs du nucléaire et la population.

Qui tire les bénéfices de l'industrie nucléaire ? 

 

Il y a deux façons dont les rayonnements peuvent nous atteindre :

Par irradiation. C'est le cas où la source radioactive est extérieure à notre corps. Il suffit de s'en éloigner, d'y être exposé le moins longtemps possible ou d'interposer un écran entre elle et nous. C'est comme pour les coups de soleil : on interpose un écran, crème solaire ou ombrelle, on ne s'expose pas trop longtemps sur la plage.

Par contamination. Dans ce cas, la source radioactive est sur notre peau ou dans notre corps (poussières, gaz, aérosols). Nous l'emportons donc avec nous et elle nous irradie en permanence de l'intérieur. Le "nuage" de Tchernobyl nous a surtout mis dans ce cas. Si nous avons ingéré des corps radioactifs, certains peuvent s'éliminer par les voix naturelles, d'autre non ; nous les gardons à vie si leur période radioactive est longue.

 

6) Conclusion

La France, avec son électricien EDF, a montré que le nucléaire avait un certain intérêt économique si l'on construisait beaucoup de centrales pour bénéficier de l'effet de série. Aujourd'hui, le choix est simple : il faut donc continuer à faire beaucoup de nucléaire ou pas du tout.

En faire beaucoup, c'est :

1)     accepter un risque d'accident majeur, peut-être faible diront certains, mais aux conséquences très lourdes ; Tchernobyl et Fukushima en sont une triste démonstration

2)     accepter d'empoisonner nos enfants sur des centaines de milliers d'années, même si le nucléaire est arrêté depuis longtemps

3)     accepter d'être conditionné à consommer beaucoup d'électricité.

Est-ce cela que nous voulons ?

 

Des sites internet à visiter :

IRSN : Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire ; organisme d'état

ASN : Autorité de sûreté nucléaire ; organisme d'état

CRIIRAD : Commission de  Recherche et d'Information  Indépendantes sur la Radioactivité. Cette commission exerce un véritable contre pouvoir par rapport aux informations officielles

GREENPEACE



[1] Au-delà de cette rentabilité, il est vrai que les Etats-Unis pouvaient revenir au pétrole car ils en avaient beaucoup alors que la France n'en avait pas.

[2] Auxquelles on peut rajouter 2 centrales sud-africaines et 4 chinoises

[3] Ce raisonnement ne tient que parce que la production française est à plus de 80 % nucléaire. Des pays comme la Suède ou le Québec ont une forte production hydraulique. Le rendement de ces centrales étant très élevé, le chauffage électrique se justifie.

[4] Informations recueillie par l'auteur en 1994 au siège de la NRC à Washington (aujourd'hui le siège de la NRC est à Rockville dans l'Illinois) et à la centrale de Diabolo Canyon en Californie.

[5] Lorsqu'un atome radioactif émet son rayonnement, il se transforme en un autre corps radioactif. Ce dernier fait la même chose et en final se transforme en corps non radioactif. Les 3 familles citées finissent par donner du plomb non radioactif.

[6] Cependant un descendant gazeux de l'uranium, le radon qui diffuse lentement des murs granitiques et du béton des maisons bretonnes, par exemple. Tant que celles-ci étaient mal isolées, les courants d'air naturels balayaient ce gaz. Avec les maisons bien isolées, cela pourrait être un problème. D'ailleurs les pouvoirs publics s'en préoccupent.

[7] Nuance : "pas d'effet mesurable" veut dire que l'on n'a pas réussi à détecter des effets. "Pas d'effet mesuré" veut dire que l'on ne se préoccupe pas d'en mesurer les effets, car pour un usage médical on part du principe que la nuisance est inférieure au bénéfice que l'on va tirer de l'examen médical. Ainsi la radioscopie permet la détection de la tuberculose, et donc de la soigner.

 

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14 mars 2011 1 14 /03 /mars /2011 11:39

Mars 2011

 

Accident nucléaire au Japon. Si un accident nucléaire se produisait dans la centrale nucléaire la plus proche de notre canton de Bellême, celle de St Laurent des Eaux, que faudrait-il faire si les vents portaient le nuage radioactif vers nous ?

 

La consigne générale de base pour se protéger des corps radioactifs est de se calfeutrer chez soi, ventilation arrêtée. Le nuage est porteur de gaz et de poussières radioactives. La contamination des zones traversées est très variable. Si au passage d'un village une pluie survient, elle va lessiver le nuage et il y aura un fort dépôt de substances radioactives au sol. S'il n'y a pas de pluie au-dessus du village voisin, la contamination sera beaucoup moins forte. Les comportements individuels devront donc être différents.

 

Une protection particulière existe pour limiter les effets de l'iode 131 radioactif. C'est l'ingestion d'iode stable.

 Par arrêté du 3 décembre 2004 la préfecture de l'Orne a mis sur pied l'organisation de la distribution des comprimés d'iode à la population.


L'iode, qu'il soit radioactif ou non, se loge dans nos glandes thyroïdes. En cas d'accident nucléaire, on prévoit de donner aux populations des pastilles d'iode stable pour saturer leurs glandes afin de ne plus laisser de place à l'iode radioactif.

La distribution des pastilles à la population devra donc se faire avant l’arrivée du nuage radioactif si l’on veut qu’elle soit efficacement protégée, mais pas trop tôt.

Comment est organisée pratiquement cette distribution ?

Prenons l’exemple du canton de Bellême. Le plan départemental de gestion des stocks de comprimés d’iode organisé par la préfecture prévoit la distribution des comprimés d’iode en cas d’alerte nucléaire aux personnes de moins de 25 ans, aux femmes enceintes, aux personnes à mobilité réduite ou confinées. Cette population représente à peu près 800 personnes sur les 5500 du canton. Deux pharmacies du canton ont le stock de comprimés : Bouillez-Collard et Penchet-Viala (selon l'arrêté de 2004).

En cas d’alerte, l'arrêté préfectoral prévoie que les pharmaciens ci-dessus apportent leur stock à la salle des fêtes de Bellême (bureau de vote) et supervisent la distribution.

La population sera informée de cette mise à disposition par communiqués de presse (Ouest-France, radios locales et Fr3). Les Maires devront également prendre toutes les dispositions pour informer le public.

 

Le tableau ci-dessous donne la distance à vol d'oiseau entre Bellême et les centrales nucléaires les plus proches.

 

Sites

  

Ville la plus proche

Puissance en mégawatts électriques

Observations

Avoine

130 Km

Chinon

3600

 

St Laurent des Eaux

105 Km

Blois

1800

 

Flamanville

220 Km

Cherbourg

2200

Site d’implantation du réacteur EPR en construction

Paluel

160 Km

St Valéry en Caux

3600

 

Penly

180 Km

Dieppe

1800

 

Dampierre en Burly

160 Km

Gien

3600

 

La Hague

230 Km

Cherbourg

0

Centre de retraitement et de stockage du combustible nucléaire usé.

 

Des vents de 50 Km/heure orientés vers notre canton, conduirait Bellême à recevoir le nuage radioactif en 2 heures pour un accident à St Laurent des Eaux et en 4 heures pour un accident à Flamanville. L’information et la distribution de l’iode devront donc être particulièrement efficace. Par ailleurs une distribution après l’arrivée du nuage serait en contradiction avec la consigne générale qui veut que le comportement de base à adopter est de se calfeutrer chez soi, de ne pas sortir.

Il convient de bien noter que l’iode stable distribué ne protège que vis-à-vis de l’iode radioactif et non pas des autres corps radioactifs.

 

Selon le service de la protection civile de la préfecture de l'Orne, un nouvel arrêté devrait remplacer celui de 2004 d'ici la fin de l'année 2011. M le Préfet a demandé aux instances nationales que la distribution des comprimés d'iode se fasse à tous les habitants et non pas seulement aux moins de 25 ans.

 

Quelques informations complémentaires

L'uranium que l'on met dans un réacteur nucléaire, même enrichi, est peu radioactif. On le trouve à l'état naturel dans de nombreux pays. Il n'est pas très dangereux. Sauf le combustible appelé MOX, qui est fabriqué avec une bonne part de plutonium 235 issu du combustible usé et retraité. Mais, une fois que la réaction nucléaire commence, il en va tout autrement. Le réacteur est un formidable générateur de corps très radioactifs comme l'iode 131, le cobalt 60, le ruthénium, le césium 137, le plutonium 239, pour n'en citer qu'une toute petite minorité. Ils n'ont pas tous la même nuisance. Pour simplifier, celle-ci provient de trois facteurs. Il y a d'abord leur "activité" qui s'exprime en Curie ou en Becquerel et qui traduit en fait la quantité du corps radioactif. Plus le nombre de Becquerel est élevé, plus la nuisance est forte. Il y a ensuite l'énergie du rayonnement émis qui joue. Celui issu du tritium est le plus faible alors que celui du plutonium 239 est parmi les plus forts. Enfin il y a leur "période radioactive", encore appelée demi-vie. La période est le temps au bout duquel leur activité a été divisée par deux. En effet, l'activité de tous les corps radioactifs décroît avec le temps. Ainsi la période de l'iode 131 radioactif est de 8 jours. Si, le jour où il s'échappe accidentellement d'un réacteur, son activité est de 1000 becquerels, 8 jours après il n'en restera plus que 500 et 8 jours encore après, 250. Si l'on joue à ce petit calcul, au bout de 10 périodes, soit 80 jours, l'activité initiale aura été divisée par 1024 et au bout de 20 périodes, soit 160 jours, elle aura été divisée par 1.048.576. Autrement dit, il n'en reste plus beaucoup. Ce n'est pas le cas du césium 237 qui est le deuxième radionucléide à poser problème lors d'un accident nucléaire. Sa période est de 27 ans. Son activité sera donc divisée par 1024 au bout de 13.824 ans. C'est pour cette raison qu'il s'en trouve toujours dans certaines régions françaises suite à l'accident de Tchernobyl.

La période du plutonium 239 est de 25.000 ans. Pour que son activité soit divisée par 1024, il faut attendre dix périodes, soit : 250.000 ans. Par ailleurs le Pu 239 est caractérisé par une nuisance radioactive très forte due notamment à son émission de particules alpha très énergétiques et une nuisance chimique tout aussi dangereuse. C'est un des corps radioactifs qui pose le plus de problème à très long terme : comment assurer une stabilité politique et sociale pour que les équipes qui gèrent les stocks de combustibles usés contenant du Pu 239 et d'autres produits très radioactifs puissent le faire correctement pendant 250.000 ans ou plus ?

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